Education, Comportement
25.06.2020

Mon chien détruit tout, pourquoi ?

De nombreux propriétaires de chiens se sentent souvent impuissants face à leur toutou destructeur. Qu’il s’agisse de chaussures déchiquetées, de meubles grignotés ou de poubelles renversées, de tels comportements sont parfois difficiles à gérer. Afin de les éradiquer ou du moins de les limiter, il est important de déterminer et de comprendre leurs causes.

La première forme de destruction rencontrée chez le chien est appelée le « coping ». Elle est rencontrée chez les jeunes chiens ayant un tempérament actif et joueur. Lors de l’absence de son maître, le chien se met à jouer avec tout ce qu’il trouve dans la pièce afin de lutter contre l’ennui. N’étant pas capable de distinguer ses jouets du reste des objets présents dans la pièce, ils détruits tout ce qui est à sa disposition tels que des chaussures, des vêtements, des draps, des poubelles ou des meubles. Les destructions sont généralement aléatoires d’un jour à l’autre et sont en étroite corrélation avec le budget-temps du chien. Ce dernier correspond au temps que l’animal passe chaque jour à manger, dormir, jouer, courir, apprendre, se socialiser soit autant de comportements qu’il est fondamental d’équilibrer et de ne pas négliger. Une inadéquation des besoins comportementaux et environnementaux du chien aura de fortes chances de provoquer l’apparition de destructions compensatrices. Par exemple, un chiot très actif qui n’est sorti que deux fois vingt minutes par jour et qui passe sa journée dans une petite pièce, aura de fortes chances de développer un comportement destructeur en l’absence de son maître car son budget-temps n’est pas respecté. Cette forme de destruction peut être limitée en répondant au mieux aux besoins du chien et disparaît en général d’elle-même après la première année du chiot.

La deuxième forme de destruction est observée chez des chiens anxieux ou stressés, pour qui la solitude est difficile à supporter. Les destructions sont alors répétitives, orientées vers la porte, et peuvent être associées à des vocalisations, des gémissements, voire même de l’automutilation dans les cas les plus sérieux. Cette forme de destruction touche des chiens jeunes comme adultes et peut être difficile à combattre. En effet, elle ne disparaît en général pas d’elle-même et nécessite une thérapie comportementale parfois associée à l’administration de médicaments calmants. La thérapie comportementale consiste en l’apprentissage de la solitude par le biais de séances d’éducation régulières (plusieurs fois par semaine voire par jour). L’apprentissage d’autres disciplines comme l’agility ou le pistage peuvent également avoir un impact positif. Des médicaments calmants peuvent être prescrits par un vétérinaire suite à une consultation de comportement. Il s’agit en première intention de la Fluoxétine, connue sous le nom de Prozac, utilisée chez l’homme comme anti-dépresseur. L’administration d’une telle molécule ne dispense cependant pas d’une thérapie comportementale et doit au contraire être limitée à une administration provisoire.

Dans tous les cas, il est fortement déconseillé de punir un chien pour une bêtise faite en l’absence de son maître. Il est de plus recommandé de sécuriser au maximum la pièce dans laquelle le chien est laissé seul afin d’éviter les risques de blessure ou d’ingestion d’objets indésirables.