Sexualité, reproductionSanté
27.08.2020

Quelles sont les solutions de stérilisation alternatives à la chirurgie ?

La solution la plus couramment pratiquée pour stériliser chiens et chats est le retrait chirurgical des testicules ou des ovaires. Toutefois, cette méthode invasive est de plus en plus critiquée. Quelles sont donc les autres moyens de contraception qui s’offrent à vous ?

Pourquoi s’intéresser à la castration médicale ?

La stérilisation est souvent demandée pour mettre fin à des comportements gênants (agressivité, fugue, marquage urinaire, miaulements des chattes en chaleur, pertes de sang des chiennes…) et pour limiter la reproduction. Cependant, la stérilisation chirurgicale est parfois considérée comme une mutilation par certains propriétaires car il s’agit d’un traitement irréversible et invasif.  De plus, si une stérilisation chirurgicale permet de diminuer le risque de développer certaines maladies (pyomètres et tumeurs mammaires chez la femelle, tumeurs testiculaires chez le mâle…), elle pourrait augmenter le risque de développer d’autres affections (obésité, incontinence urinaire) et peut-être même certains cancers (cancer de la prostate, ostéosarcome). Enfin, des études ont montré que, si les comportements indésirables diminuent avec la castration chez 60% des chiens mâles, certains chiens deviennent au contraire plus peureux ou plus agressifs suite à la chirurgie.

Quelles sont les solutions pour les mâles ?

Chez les mâles, on retrouve deux types de molécules : des progestagènes (acétate de delmadinone et acétate d’osatérone) et des agonistes de la GnRH (desloréline). Les progestagènes peuvent être administrés sous forme d’injection avec une action de longue durée ou de comprimés journaliers. Ils ont globalement un effet calmant sur le comportement.

La desloréline se présente sous forme d’un implant d’une durée de vie de minimum 6 mois. Il faut attendre jusqu'à 6 semaines pour s'assurer que le chien soit infécond. Durant les 10 jours suivant la pose de l’implant, les effets de la testostérone peuvent être majorés et augmenter transitoirement l’agressivité du chien. Ainsi, lorsque la castration chirurgicale est motivée par un comportement indésirable, il est intéressant de commencer par tester un implant de desloréline afin de savoir si la castration sera efficace pour résoudre ces problèmes comportementaux car cette technique est réversible.

Quelles sont les solutions pour les femelles ?

Chez les femelles, on retrouve des progestagènes (acétate de mégestrol, acétate de médroxy-progestérone ou proligestone) qui doivent être ingérée quotidiennement par voie orale ou via des injections ayant lieu tous les 3 à 6 mois pour la chienne et jusqu'à 8 mois chez la chatte. Il y a également la possibilité de recourir à des agonistes de la GnRH (desloréline) qui sont sous forme d'implant.

Les progestagènes sont des molécules très puissantes qui peuvent aussi bien interrompre des chaleurs en cours que prévenir leur apparition. Toutefois, ils présentent de nombreux effets secondaires : pyomètres, tumeurs mammaires chez la chatte... Ces effets sont principalement dus aux fortes doses utilisées. Des études sont donc en cours afin de parvenir à diminuer les posologies.

Les implants de desloréline préviennent l’entrée en chaleur chez la chienne et la chatte, parfois jusqu’à 2 ans. La fertilité est retrouvée après retrait de l’implant. Le principal défaut de ces implants est que leur utilisation chez les femelles ne fait pas partie des indications autorisées par le fournisseur, qui ne les destine qu’aux mâles. Les effets secondaires potentiels sont une entrée en chaleur directement après la pose de l’implant, parfois de manière prolongée suite au développement de kystes ovariens, et une entrée en lactation, facilement interrompue avec un anti-laiteux.

Il est donc nécessaire de bien réfléchir au mode de contraception de votre animal, en concertation avec votre vétérinaire. La demande en stérilisation étant croissante, de nouveaux procédés sont à l’étude, telles de nouvelles molécules de progestagènes avec moins d’effets indésirables ou l’utilisation de mélatonine chez la chatte.